Jai lu avec intĂ©rĂȘt cet article. Jâ applique pour ma part un autre truc Ă savoir celui de substituer un accord m7/5b Ă un accord de dominante ( Cm7/5b pour Ab7) soit en utilisant lâarpĂšge de cet accord soit le mode altĂ©rĂ© de do. Lâaccord m7/5b est issu de lâharmonisation de la gamme mineure mĂ©lodique dont est issu le mode
SalutĂ tous, aujourdâhui je vais vous donner quelques « tuyaux » pour IMPROVISER sur le standard de jazz Them There Eyes.. Câest un morceau incontournable dans le jazz manouche, vous ĂȘtes quasiment sĂ»r dây passer dans nâimporte quel Jam.Personnellement jâadore la grille de ce thĂšme, il y a vraiment de quoi sâamuser đ Afin de vous aider Ă amĂ©liorer vos improvisations j
improvisation: annuaire des musiciens et groupes de jazz, blues Ă Deuil la Barre (95170) les annonces : improvisation - Annuaire des musiciens et groupes de Jazz Ă Deuil la barre. DĂ©couvrez une grand diversitĂ© de groupes de Jazz Ă programmer dans votre salle, club de Jazz, festival oĂč Ă l'occasion de toute autre Ă©vĂ©nement que vous
Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Se dit pour un solo improvisĂ© en Jazz. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. Câest la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă trouver Ă partir de leurs dĂ©finitions.
En tant que musicien, vous avez lâimpression quâil y a une diffĂ©rence dans le fonctionnement de votre cerveau lorsque vous improvisezâ. Norgaard explique cela Ă un violoniste venu aux Ătats-Unis pour Ă©tudier le jazz : âVous exploitez toutes vos connaissances stockĂ©es, et les adaptez Ă une structure dâaccord en temps rĂ©el.â
UPFC. Le pianiste lĂ©gendaire Keith Jarrett en 2006 - Michee Crosera - AFPLĂ©gende du jazz, Keith Jarrett a Ă©tĂ© Ă l'avant-garde du mouvement dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 60. Il est rĂ©putĂ© pour ses concerts solo totalement pianiste amĂ©ricain de jazz Keith Jarrett ne pourra sans doute plus jamais se produire en concert, partiellement paralysĂ© par deux AVC, explique-t-il dans un entretien publiĂ© mercredi par le New York Times."Mon cĂŽtĂ© gauche est toujours en partie paralysĂ©", explique, pour la premiĂšre fois, le musicien de 75 ans, aprĂšs deux accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux intervenus en fĂ©vrier et mai 2018. "On me dit que le maximum que je pourrais rĂ©cupĂ©rer de ma main gauche, c'est la capacitĂ© de tenir un verre", se il ne s'est mis que de rares fois au piano, jouant de la main droite uniquement. "Je ne sais pas Ă quoi est censĂ© ressembler mon avenir", a-t-il confiĂ© au New York Times. "Je ne me considĂšre pas comme un pianiste aujourd'hui.""Le John Coltrane des pianistes"LĂ©gende du jazz, Keith Jarrett a Ă©tĂ© Ă l'avant-garde du mouvement dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 60, et a collaborĂ© avec des artistes de rĂ©fĂ©rence comme Miles Davis, Art Blakey ou Jack DeJohnette. Son travail autour de l'improvisation l'a menĂ© jusqu'Ă donner des concerts solo totalement improvisĂ©s, qui ont largement contribuĂ© Ă sa rĂ©putation de virtuose gĂ©nial."J'ai le sentiment que je suis le John Coltrane des pianistes", a-t-il dit au New York Times, se plaçant au niveau du monstre du saxophone. Ce qui sera peut-ĂȘtre le dernier concert de Keith Jarrett remonte Ă fĂ©vrier 2017, au Carnegie Hall de New a enregistrĂ© plusieurs albums en studio, le natif d'Allentown Pennsylvanie est surtout connu pour ses concerts, son jeu au son limpide et ses mimiques, notamment sa tĂȘte exagĂ©rĂ©ment penchĂ©e sur le piano. "Aujourd'hui, je ne peux mĂȘme pas en parler", dit-il au sujet de la possible fin de sa carriĂšre scĂ©nique.
Bonjour, je voudrais apprendre Ă improviser , mon prof n'a pas une formation jazz, je crois meme qu'il considĂšre le jazz avec un peu de dedain. existe t'il des methodes pour apprendre seul[ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ] Suivre par email 123456Janosax Posteur AFfolĂ©Selmer c'est pour les grand-pĂšres, Yanagisawa c'est pour les gros bras!![ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]AkkBaPosteur AFfinĂ©Je pense personnellement que le fait de potasser une mĂ©thode ne peut pas te permettre d'improviser vraiment bien... ok tu connaĂźtra le cĂŽtĂ© technique de la chose pour ce qui est gamme ou accord d'impro... etc etc mais au niveau phrasĂ© et mĂ©lodies ,ça ne t'apportera rien... si je peux te donnĂ© un conseil Ă©coute... oui, Ă©coute des CD, va voir des concerts, ouvre grand tes oreilles et tes yeux, observe et Ă©coute, les gens qui improvisent, inspire-toi de leur technique, de leur style... BON COURAGE ! Que la musique soit... VoGliO FaRe Un ViaGgiO, VogLio AndaRE NeL ciELo... ViEni CoN Me ?[ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]Janosax Posteur AFfolĂ©Taratata oui je suis d'accord rien ne remplace l'Ă©coute. Mais le phrasĂ© se travaille et le matĂ©riel mĂ©lodique ne s'invente pas totalement. Ce sont principalement des juxtapositions de fragments de gammes arpĂšges intervalles etc.... Et ça c'est dans une mĂ©thode ou en relevant des solos que tu l'apprends. C'est encore plus vrai pour des grilles d'accords complexes commes celles des compos de Jazz oĂč tu ne peux pas avoir le "don" qui te fait jouer les bonnes notes juste avec les zoreilles.. C'est le cĂŽtĂ© scientifique de l'impro tout ça. Et l'aspect chant intĂ©rieur ça se dĂ©veloppe, si on le bosse pas on risque de juste bouger ses doigts. Maintenant, oui je pense aussi que l'impro c'est essentiellement de l'Ă©coute, c'est bien plus que des notes ça se ressent, c'est de la musique quoi Il faut, et ce n'est pas facile, concilier les deux c'est pour les grand-pĂšres, Yanagisawa c'est pour les gros bras!![ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]ZenzicAFicionadoL'impro est au dĂ©but une question de vocabulaire. Pour ce faire son vocabulaire il faut d'abord connaitre un minimun d'arpĂ©ges maj7, 7, -7, -7b5, de gammes majeure, ton ton, demi ton ton, ton demi ton, et des modes dorien, lydien, mixolydien et [phrygien,aĂ©olien] oups j'avais oubliĂ© super locrien si tu veux sonner fusion. La tu as tout. ensuite il te faut comprendre comment ça marche la musique c'est Ă dire le dĂ©chiffrage d'accord quand un accord 7 est V est quand il est bluesifiĂ© qui est sous dominant? qui est tonique? qui est dominant? que puis je jouer sur un dominant? que puis je jouer sur un tonique? que puis je jouer sur un sous dominant? Voila c'est pas trop clair...mais bon c'est un dĂ©but d'explication. [ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]Janosax Posteur AFfolĂ©Hors sujet Ben alors Zen tu dors pas Ă cette heure lĂ Oui, ya tout ça. Puis tu as aussi les guide tone line lorsque tu improvises sur diffĂ©rents accords tu doit apprendre Ă viser certaines notes fondamentale, tierce, quinte.... histoire que lorsque ça sonne ce ne soit pas une question de chance. Et puis tu dois avoir du vocabulaire pour ne pas se rĂ©pĂȘter c'est comme un reservoir de notes gammes, arpĂšges, chromatismes, motifs mĂ©lodiques style 1234,2345,3456...., phrases types ou tirĂ©es de solos de Parker si tu veux jouer du BeBop par exemple. Et ça ça s'apprend. Chaque note a aussi une couleur diffĂ©rente, une tension diffĂ©rente qui se dĂ©tend naturellement vers d'autres notes Ă©tude de l'harmonie. Tout ça s'Ă©tudie, l'impro ne se ramĂšne pas qu'au feeling, ce serait diminuer sa valeur comme dans tout aspect de la musique, la libertĂ© vient du travail...mĂȘme si l'impro brĂ»te est au delĂ de tout ça. Mais il faut ĂȘtre humble devant l'impro... et grand sera le cadeau!!!!! Ceci dit rassure-toi Saxophile, l'apprentissage peut-ĂȘtre trĂšs progressif. Tu peux aussi te tourner vers un atelier "Jazz", ça apprend beaucoup et tu joues en groupe. Ca me donne faim tout ça et me donne encore plus l'envie de m'y recoller comme un fou lĂ oĂč j'ai arrĂȘter Selmer c'est pour les grand-pĂšres, Yanagisawa c'est pour les gros bras!![ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]KoalaManDroguĂ© Ă l'AFĂ©ineSalut les amis, je sais pas si je dois dire bonjour ou bonne nuit ! Y'a une expression qui revient assez peu dans vos posts pour improviser, c'est clair qu'il faut Ă©couter de la zic, repomper les plans, apprendre la thĂ©orie, mais... faut surtout JOUER. Trouves toi un petit groupe pop/rock, ils cherchent toujours un sax dans ce genre de trucs, et lĂ tu pourras commencer Ă ĂȘtre Ă l'aise avec l'impro sentir les carrures, les changements harmoniques, le fait de jouer devant ou derriĂšre le temps, la notion de groove. Toute la technique et la connaissance du monde ne sert Ă rien si tu ne joues pas ! Accessoirement, le pop/rock, y'a pas mieux pour emballer les demoiselles comment ça tu t'en fous, t'es une fille ? Hors sujet Ah, et en passant, changes ton prof pour un mec ouvert. Les bons musiciens sont tolĂ©rants, les sectaires sont des gens qui ont peur de montrer qu'ils sont mauvais On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cĆur est invisible pour l'essentiel. [ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]ZenzicAFicionadoJe suis d'accord avec toi Janosax Ă part que les notes guides sont les tierces et les septiĂšmes. Pour commencer tu peux travailler une grille assez simple d'un standard blue bossa. Pour ça essaies de trouver un arrangeur genre band in a box ou mieux un play back aebersold. 1 tu apprends le thĂ©me par coeur en jazz il n'y a pas de partoche en thĂ©orie 2 tu apprends la grille en la jouant en arpĂ©ge la noire. 3 tu cherche des phrases sur les II V I. Que tu peux travailler dans toutes les tonalitĂ©es en suivant le cycle des quintes. En parallĂ©le tu travailles la gamme majeur en II V I rĂ© mi fa sol la sol do rĂ©, sol la si do rĂ© mi fa sol, do rĂ© mi fa sol la si do toujours en cycles des quintes. mais aussi en arpĂ©ges rĂ© fa la do, sol si rĂ© fa, do mi sol si puis en parthern 1235, 13579, 12345. et puis et puis .... Je m'arrĂȘte sinon tu ne vas plus dormir. Ya plus qu'Ă [ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]Janosax Posteur AFfolĂ© Ahahah!! c'est parti J'ai une mĂ©thode "Building a jazz effective vocabulary" par Mike Steinel aux Ă©ditions Hal Leonard qui dit que ce sont d'abord les tierces et les septiĂšmes, mais que l'on peut aussi utiliser les quintes et les neuviĂšmes. La mĂ©thode Sax Jazz, elle, dit"Il existe plusieurs types de guide tone lines allant de la simple Ă©numĂ©ration des fondamentales de chaque accord jusqu'a des mĂ©lodies complexes exploitant Ă fond les subtilitĂ©s harmoniques". Je sais pas Ă©crire romain donc disons 2-5-1 en do majeur. -notes guides Ă degrĂ©s constant ex fondamentales RĂ© sol do; puis tierces, quintes..... -notes guides conjointes ex re re mi -notes guides Ă rythmes constant en noires, croches...ex Mi fa mi re/ si sol re fa/ mi sol si re mi do si sol....... -notes guides avec des chromatismes 1/2 ton au dessus ou en dessous de chaque notes d'accord.... Bref ya de quoi faire. Et t'inquiĂšte Zen je fais pas le malin , mais j'avoue que t'as rĂ©ussi Ă me faire douter. Mais bravo grĂące Ă toi j'ai ouvert mes mĂ©thodes ça me fait une Ă©tape de plus vers le renouveau Ceci dit il se peut que nous ayons tout deux raison, l'enseignement du Jazz Ă©tant moins codifiĂ© que le classique. Cocoman tu as entiĂšrement raison Jouer Jouer Jouer. Donc je rectifie lĂ oĂč j'ai le plus appris c'est en groupe. En duo avec un pianiste pour les standards et la communication improvisĂ©e, avec un groupe de fusion pour apprendre Ă jouer l'essentiel sans notes en trop, avec mon groupe de ska-dub pour savoir condenser un solo en 1 ou 2 min et savoir faire pĂȘter le son. La musicalitĂ©, le groove, la maturitĂ© ne se trouvent qu'en jouant. Mais quand mĂȘme... sans Technique Jouer du sax sans bouche, faire des mĂ©lodies sans doigts, jouer un anatole sans repĂšres c'est chaud non?? Je trouve que la technique est une noble chose, mĂȘme si j'ai toujours considĂ©rĂ© que le son et les notes partent des tripes, que je n'aime pas trop le dĂ©ballage de notes sans rien derriĂšre, et que la musique est pour moi un mode d'expression des Ă©motions La technique doit se faire oubliĂ©e pour servir le discours du musicien, l'histoire Ă©motionnelle qu'il raconte. Par contre saxophile j'espĂšre que ça te fait pas baliser. Si tu es motivĂ©e tu progresseras sans aucun problĂȘme. C'est juste dommage que ton prof soit un sectaire SĂ»r qu'il sait pas improviser, c'est son mobile pour ĂȘtre si bĂȘte et vouloir t'empĂȘcher d'aller ver quelque-chose qui t'attires... Il va finir par perdre une Ă©lĂšve??!!! Selmer c'est pour les grand-pĂšres, Yanagisawa c'est pour les gros bras!![ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ]ZenzicAFicionado Je suis mort de rire on dit la mĂȘme chose.... Pour Mike Steinel j'ai eu un master class au MAI avec lui ou il nous a jouĂ© automn leave en visant 3 et 7 pour illustrer les notes guides. Je sais bien que jouer en groupe c'est le plus motivant mais pour saxophile qui Ă 3 enfants est une vie apparement bien rempli c'est peut ĂȘtre pas super Ă©vident. Un dernier petit conseil pour toi saxophile, l'Ă©coute de chet baker trompĂ©tiste, chanteur et le relevĂ© de ses chorus te feront progresser Ă pas de gĂ©ant. Il a un vocabulaire trĂ©s simple trĂ©s clair, bref super efficace. Si je te donne ce conseil c'est parcequ'il m'a beaucoup aider. Et puis change de prof si tu veux improviser il faut bien que tu comprennes que l'improvisation c'est tout sauf de l'improvisation beaucoup de travaille avant donc il te faut quelqu'un qui te drive sur ce que tu veux faire.[ DerniĂšre Ă©dition du message le 30/11/-0001 Ă 000000 ] < Liste des sujets Suivre par email Charte 123456 Liste des modĂ©rateurs
1. Psychanalyse, musique et jazzLe psychanalyste serait-il devant lâinconscient comme le musicien devant la musique ? Aux prises avec une rĂ©alitĂ© immense, qui le dĂ©passe, et qui requiert de lui lâinvention dâun nây a pas de musique psychanalytique, mais certaines musiques semblent entretenir des liens sinon avec lâinconscient â affirmer cela revient Ă Ă©noncer une banalitĂ© infĂ©conde- du moins avec les processus psychiques que Freud a thĂ©orisĂ© conservation dâune mĂ©moire du sexuel, formation de compromis aidant au retour de refoulĂ©. Il en est ainsi de ce que nous nommons blues, gospel et jazz, soit le socle de la musique afro-amĂ©ricaine, qui servit aussi de lien social, de miroir et dâexutoire au peuple noir des Etats-Unis dâAmĂ©rique. 2. Jazz et filiationLa musique dite jazz » est Ă la fois en constante Ă©volution, du moins jusquâĂ ces vingt derniĂšres annĂ©es, câest une houle en une reptation dansante et spiralĂ©e qui va exhumer et absorber ses premiĂšres traces avec lâautoritĂ© du rythme. IrrĂ©sistible appel au corps . Câest cela lâĆuvre jazz, quâon ne peut rĂ©duire au relevĂ© des partitions, des arrangements et des chorus improvisĂ©s une alliance entre forme et son, un risque oĂč se rĂ©verbĂšre une lumiĂšre enivrĂ©e de son propre surgissement. Une contemporanĂ©itĂ© en avance sur toute formule . Une mĂ©moire qui oĂč, dans certaines Ă©vidences des hĂ©ritages et des formules, et, en dĂ©pit de telles Ă©vidences, la mĂ©moire se fait activation des formes, anamorphose des souvenirs, ignifugation des traces, torsion. Don de lâintemporel Ă lâhistoire, de lâhistoire Ă la mĂ©moire, de la mĂ©moire au corps, du corps Ă la sidĂ©rante condition de paria et de spoliĂ© radical qui fut celle de lâesclave. Le jazz est acte et il est Ćuvre. Chant de filiation jamais figĂ© en des commĂ©morations mortifĂšres, la pulsion jazz, reconnaĂźt ses dettes lĂ oĂč elle impose la reprise, la relance, lâinvention, la transmission, enfin. Le son de chaque musicien âsa maniĂšre de chanter ou de retenir chaque note, sa façon mate et obstinĂ©e dâavancer le souffle ou le doigtĂ©, ou au contraire son impatience de feu â est une composante essentielle de lâoeuvre jouĂ©e et enregistrĂ©e et cela est court vrai du chant des aĂ©des du fleuve aux plus actuelles sonoritĂ©s et inflexions rythmiques de ses hĂ©ros ; de Skip James Ă Steve Coleman, par est un alliage propre Ă ce que nous dĂ©signons comme musique de jazz, il est bien le rĂ©sultat dâune contamination surdĂ©terminante entre les ferments africains importance de lâinterprĂšte et de son accentuation, de son attaque des notes et europĂ©ens importance de lâharmonique et de la composition. LĂ on se perd en hypothĂšses. En effet des alliages entre lâAfrique et lâOccident, des forçages et des dĂ©tours, des crĂ©ations de contrebande il sâen fit ailleurs, ailleurs dâautres creusets donnĂšrent naissance Ă des arts authentiquement afro-amĂ©ricains, ou afro- caraibĂ©ens, afro-latino-mĂ©ricains, mais de notes bleues aux Etats-Unis Jazz avĂšnement et Ă©vĂšnementLe jazz a non seulement une histoire, mais il est, de plus une catĂ©gorie et un Ă©vĂ©nement qui a effet, et peut-ĂȘtre fonction, dâhistoriser lâhistoire sous les habits du mythe et les prĂ©textes du divertissement. Rien dâune lecture linĂ©aire ne convient Ă la situer, et sur son incessant travail de reprise du passĂ©, son Ă©nergie de mĂ©moire active, son incessant surgissement, la moindre thĂšse du progrĂšs dans lâart » se casse irrĂ©mĂ©diablement les dents. Un des voyageurs des plus vĂ©hĂ©ments et des plus dĂ©chirants du free-jazz », Albert Ayler qui bouleversa lors de son exil Ă Copenhagen, un des grands de lâorchestre de Basie, le gĂ©nĂ©reux Don Byas, lui-mĂȘme se revendiquait, et Ă trĂšs juste titre, dâune filiation directe avec les premiers improvisateurs du jazz. Ce tĂ©lescopage Ă©clairant et bruissant de gĂ©nĂ©rositĂ©s et de risques emphatiques entre la musique des hĂ©ros du free et celle des patriarches prĂ©classiques, correspondance que nâimporte quelle oreille ne peut que ressentir confusĂ©ment, semble toujours lâune des plus justes occasions de comprĂ©hension et de ressenti de mouvements spiralĂ©s dans les formes du jazz. Cette musique, en effet, est Ă la fois en constante Ă©volution, du moins jusquâĂ ces vingt derniĂšres annĂ©es, et toujours absorbant les premiĂšres traces, ingĂ©rant lâancien, le vĂ©nĂ©rant, lâimprovisant et le réécrivant, non seulement pour y commĂ©morer une scĂ©nographie premiĂšre mais comme un passĂ© rĂ©miniscent, actif et fondateur, un ferment. Le jazz est une musique de jaillissement dâun prĂ©sent impĂ©rial. Cela nâa rien Ă voir avec une vaine et puĂ©rile entreprise de redite ou de rĂ©pĂ©tition. Ces enfants actuels de King Oliver sont bien davantage free-jazzmen que tous les sympathiques français ou australiens qui voulurent copier, note aprĂšs note, comme le vain et habile Claude Luter les vĂ©nĂ©rables enregistrements Okeh ou Gennet qui â au dire des meilleurs spĂ©cialistes de jazz, critiques et musiciens â marquent les dĂ©but en 1923 du jazz orchestral enregistrĂ©. Câest cela lâĆuvre jazz, quâon ne peut rĂ©duire au relevĂ© des partitions, des arrangements et des chorus improvisĂ©s une alliance entre forme et son, un respir et un supens. Un risque oĂč se rĂ©verbĂšre une lumiĂšre enivrĂ©e de son propre surgissement. Le son de chaque musicien â sa flamme, sa maniĂšre de chanter ou de retenir chaque note, sa façon mate et obstinĂ©e dâavancer le souffle ou le doigtĂ©, ou au contraire son impatience de feu â est une composante essentielle de lâĆuvre jouĂ©e et enregistrĂ©e. Aucun musicien ne saurait ĂȘtre exemplaire Ă force dâanonymat. Il se fait une alchimie fĂ©conde et un art de la rencontre dans chacun des disques qui ont fait lâhistoire du jazz orchestral. Et certains musiciens ne se penseraient pas sans la compagnie de quelques autres ou de lâorchestre qui fut, pour un temps plus ou moins long, sa maison et son Ă©crin. Billie Holiday a rencontrĂ© en Lester Young son alter ego. Hormis quelques faces enregistrĂ©es avec Django Reinhardt, Rex Stewart et mĂȘme Barney Bigard ne furent rien ou si peu sans lâorchestre de Duke Ellington. Dizzy ouvrit Ă Parker le monde des musiques afro-cubainesâŠAussi le simple projet quâon pourrait transformer un disque enregistrĂ© en partition actualisĂ©e capable dâĂȘtre jouĂ©e par des instrumentistes meilleurs techniciens, enregistrĂ©e dans de meilleurs conditions techniques, etc., est-il un total contre-sens. Effectivement, il faut Ă la critique, sous peine de niaiseries sentimentales et de fadaises amphigouriques, se pencher sur les transcriptions des choses enregistrĂ©es. Qui sont bien Ă©videmment dignes dâĂ©tudes et peuvent Ă leur tour servir de formules harmoniques et rythmiques Ă bien des Ćuvres de jazz ou dâautres musique, dont celle quâon nomme par facilitĂ© que de verser dans la cĂ©lĂ©bration de lâimprovisation contre lâĂ©crit ou contre le projet musical, nous faudrait-il concevoir pleinement que certains des plus beaux moments enregistrĂ©s du jazz furent comme voulus et prĂ©parĂ©s par des prodiges dâĂ©criture orchestrale qui leur servaient Ă la fois dâabri et de rĂ©vĂ©lateur. Et se prononce et sâĂ©difier lâart dĂ©licat de lâarrangement, en Ă peine quelques annĂ©es qui vont des conventions collectives de lâimprovisation nouvelle-orlĂ©anaise quelques melliflues plages de Kid Ory en 1922 et les quelques trente cires du CrĂ©ole Jazz Band dâOliver en 1923 avec Armstrong comme second cornettiste jusquâau dĂ©but des premiĂšres grandes phalanges de jazz le mĂȘme King Oliver avec ses Syncopators de 1926 Ă 1928, les dĂ©buts du Duke Ellington Orchestra, en 1926, les orchestres de Charlie Johnson de 1927 Ă 1929 et des frĂšres Llyod et CĂ©cil Scott, en 1927, et, surtout, lâorchestre pionnier de Fletcher Henderson qui dĂšs 1924 propose des arrangements inventifs et clairs qui servirent la grĂące dâHoward Scott et le gĂ©nie naissant de Louis Armstrong.Ici, jâai le vif sentiment pourtant dâĂȘtre Ă cĂŽtĂ© et de me trouver dans la gĂȘne la plus extrĂȘme Ă faire saisir au lecteur ce qui est actif au cĆur de la musique jazz », musique quâil est toujours rĂ©ducteur et nĂ©gateur de rĂ©duire Ă une simple tension esthĂ©tique. Est-il besoin de redire ici que la musique du peuple noir des Etats-Unis cĂ©lĂšbre tout dâabord des histoires de corps et de mĂ©moire, de malheurs et de rĂ©sistances des corps, des histoires de morts et de sexualitĂ©s, des puissances de la mort et du sexuel, autant de flĂšches du rĂ©el qui sont ordinairement refoulĂ©es et qui objectent, salutairement, Ă toute conception mortifiante et surannĂ©e de la crĂ©ation en tant stratĂ©gie de refus du sexuel et du corps Un enregistrement phareMarquons ici une premiĂšre halte. Nous sommes en 1950. Ecoutons comment, en sa maturitĂ©, Louis Armstrong, entourĂ© de ses amis Barney Bigard, Jack teagarden et Cozy Cole, Ă©voque un enterrement Ă la Nouvelle-Orleans, le plus foisonnant et fĂ©brile des berceaux de cette musique. Aventuriers de toute condition et de tout Ă©tage, esclaves noirs que la fin de la guerre de SĂ©cession laissent Ă©tourdis devant une libertĂ© encore brumeuse, marins. Il sây fait de la musique partout des Ă©glises aux bordels, des cimetiĂšres aux bals, des docks Ă lâOpĂ©ra. De la magie aussi. PenchĂ©e sur des cĆurs de tortues flottant dans lâeau herbĂ©e dâune bassine, la tante du futur pianiste Jelly Roll Morton, lit lâavenir aux voisins sur fond de piano mĂ©canique. Lâoncle de Sidney Bechet est convoquĂ© pour hypnotiser au son dâun saxophone les infortunĂ©s patients du regrettable dentiste local. Dans cette citĂ©, lors des enterrements, les musiciens briquent leurs cuivres et accordent leurs vents, tendent au mieux les peaux de leurs tambours. Leurs Ă©pouses de carriĂšre ou dâoccasion Ă©poussettent leurs habits de parade, câest que, dĂšs quâil faut mettre en terre un membre important de ces innombrables sociĂ©tĂ©s, congrĂ©gations, associations ou clubs plus ou moins occultes qui poussent comme champignons en Louisiane, chacun dâeux sait quâil lui faut ĂȘtre de la partie. Les funĂ©railles dĂ©butent. La trompette sculpte un thĂšme recueilli, qui voue Ă lâenvol lâĂąme du dĂ©funt comparĂ©e Ă un oiseau enfin libĂ©rĂ© de la cage du corps, assolant lâĂ©ther, le trombone bruisse de longs glapissements funĂšbres alors que la clarinette joue Ă lâunisson ou une tierce au-dessus de la partie de trompette. On enterre le mort. Le sourcil de chacun se fronce, les larmes coulent. Le cercueil est avalĂ© par le sol. BĂ©nĂ©dictions. Accolades. ChargĂ© jusqu'alors du soin de ponctuer sur sa grosse-caisse le pas trĂšs lent et trĂšs pesant du cortĂšge funĂ©raire, le joueur de tambour tient fermement une sĂ©quence rythmique pleine dâallant et qui, entraĂźnante, rĂ©veille la trompette toute encore Ă©perdue de la mĂ©lancolie rĂȘveuse de lâair quâelle a jouĂ© et rejouĂ© tout au long de la marche vers le cimetiĂšre. La sonoritĂ© claire du tambour, qui contraste avec la matitĂ© sourde du jeu de grosse caisse, Ă©voque la lĂ©gĂšretĂ© de l'Ăąme s'en allant au paradis. Les escortes musicales d'un convoi funĂ©raire comptent au moins deux batteurs. L'un, qui joue de la grosse claire, est placĂ© Ă la gauche dâun autre tout occupĂ© Ă faire chanter la caisse claire.. Ici, dans cet enregistrement, aprĂšs la sĂ©quence jouĂ©e par Cozy Cole, et soufflant presque aussi fort que lâAnge Gabriel du Jugement dernier, voilĂ Louis Armstrong qui entame, rudement, rapidement presque un air de marche. Trombones vigoureux et clarinettes et saxophones piaillants et pĂ©tillants suivent le pas. Et tous rentrent Ă la maison du dĂ©funt pour faire bombance et licence aussi, parfois. De tels rites sont des survivances africaines qui ont pris le sens de la durĂ©e dans la dissimulation au sein des Ăglises spirituelles », Spiritual Church, toutes originaires de la Nouvelle-OrlĂ©ans, et qui ont Ă©tĂ© largement Ă©tudiĂ©es par les chercheurs amĂ©ricains sur le plan sociologique et anthropologique Baer & Singer, 1992 ; Jacobs & Kaslow, 1991. Leur spiritualitĂ© est perfusĂ©e de ce magico-religieux africain inspirĂ© du hoodoo » version louisianaise du vaudou » sans pour autant que ces institutions veuillent le reconnaĂźtre et encore moins le revendiquer de maniĂšre protestataire. Cette synthĂšse originale d'africanitĂ© initiatique, de rites catholiques et de spiritualitĂ© baptiste et pentecĂŽtiste est vĂ©cue par les participants comme une totalitĂ© idĂ©ologique et pratique non-conflictuelle. Et certains observateurs ont pu noter que le balancement du corps lors du premier temps de la procession avant quâil ne soit inhumĂ© donc Ă©tait en exacte similitude avec la gestualitĂ© de vieux cultes Fons » et EwĂ©s » encore pratiquĂ©es, mais de façon rĂ©siduelle au NigĂ©ria ou au BĂ©nin et mĂȘme au Togo, lĂ oĂč le culte des morts reste un devoir collectif. Une prĂ©cision supplĂ©mentaire et qui plaide en faveur de la thĂšse qui voit dans le rythme jazz une synthĂšse rĂ©ussie de ce qui a pu survivre de divers traditions percussives africaines et compte-tenu du fait que les guerriers et les sorciers Ashanti ont Ă©tĂ© aussi des esclaves prisĂ©s par les louisianais esclavagiste indique quâil n'est pas impossible que l'after beat du jazz soit issu des traditions musicales ashanties tandis que la ternarisation du swing semble, quant Ă elle provenir de l'influence yoruba » et congo », du moins bantoue ». Le pianisits Emmanuel Massrotir me confaiit il y a peut quâĂ©coutant, avec recueillement et admiration, un disque de Louis Armstrong dans lequel "Baby" Dodds joue sa batterie entendait dans les 43 des mesures de ce solo sont un authentique phrasĂ© de tambour congo Un mot encore sur cette seconde partie du disque, celle oĂč la fanfare avec une joie sĂ©rieuse appelle tous les participants Ă sâĂ©loigner de la demeure du mort, sa tombe, pour venir sâattabler au banquet des vivants. Le thĂšme qui est une marche a pour nom Didnât He Ramble », ce quâon pourrait traduire approximativement comme nâa t-t-il pas voyagĂ© ici sur terre ». En voici les paroles Didn't he ramble.... he rambled / Rambled all around.... in and out of towDidn't he ramble....didn't he ramble / He rambled till the butcher cut him downHis feet was in the market place...his head was in the street / Lady pass him by, said...look at the market meatHe grabbed her pocket book...and said I wish you well / She pulled out a forty-five...said I'm head of personnelâŠ.You know he rambled...till the butcher...cut him down / I said he rambled...lord...'till the butcher shot him down »Quâest ici la mort, ce boucher » lĂ aussi un personnage mythique de la Nouvelle-OrlĂ©ans qui tĂŽt ou tard va vous abattre ? Une rĂ©surgence sans doute de thĂšmes sacrificiels. Dans lâeffluence maniaque du repas funĂ©raire, les musiciens sont lĂ pour mettre une ambiance qui impose la danse, le mouvement, impose Ă la monochromie de la mort, le bariolage des corps qui vivent, mangent, pleurent, rient et peuvent sâaimer malgrĂ© tout, en dĂ©pit du dĂ©part irrĂ©versible dâun ou dâune autre, parce quâĂ La Nouvelle-OrlĂ©ans comme ailleurs on aime Ă penser que le dĂ©funt nous a pardonnĂ© et que bonne Ăąme il se rĂ©jouit de voir celles et ceux quâil a laissĂ©s derriĂšre lui sur cette bonne vieille planĂšte absorber la vie Ă pleine dent avec, au centre du festin, le grand cĆur de la musique qui continue Ă battre et qui dit que le temps ne sâest pas arrĂȘtĂ© net. Et lâon se souviendra encore que les chants funĂšbres ashantis et yoroubas sont dans leur grande majoritĂ© des mĂ©lopĂ©es scandĂ©es lors des grands rituels de circoncision. Il fait peu de doute que pour dâauthentiques musiciens de la Louisiane, jouer et enregistrer ce thĂšme dĂ©passait la simple performance esthĂ©tique ou scĂ©nique ; il y vivait un peu encore dâun sacrĂ©. Et rien ne saurait nous interdire de penser que Jelly Roll Morton enregistrant ce thĂšme en 1938 et en 1939, Kid Ory, en 1945, et Louis Armstrong enfin en 1950, se souvenaient de la part active quâils prirent dans certains rituels comprendra alors que ce disque, est, au delĂ de sa valeur musicale superlative, un document de premiĂšre main qui enseigne sur la vie spirituelle de la Nouvelle-OrlĂ©ans, sur la façon dont les filles et fils dâesclaves Ă©taient passeurs dâafricanitĂ©, quand bien mĂȘme, consciemment ils disaient ne rien en savoir, ou si peu, quand bien mĂȘme, efninf, câest dans le but dâĂ©largir leur palette thĂ©matique que certains grands crĂ©ateurs y puisĂšrent, dont Duke Ellington, alors que la sophistication de la culture musicale noire de Harlem, proche dâun ragtime surĂ©laborĂ© nâincluait pas le blues comme centre de gravitĂ© de son corpus ce qui nâĂ©tait nullement le cas de ce qui vivait encore de musique Ă La Nouvelle OrlĂ©ans, oĂč sây dĂ©ployait Ă Chicago ou Ă Kansas-City.5. Du jazz comme histoire de corps et de rĂ©sistanceLe jazz est dâabord une histoire, une histoire de corps qui vivent, rĂ©sistent, se saluent, se dĂ©fient devant leur qualitĂ© de vivant malgrĂ© tout » et se balladent entre dĂ©sappropriation et rage de vivre. Il renvoie Ă lâart de la lutte, du combat, il appelle sa mythologie quâil expose et contemple. Le fantaisiste Perry Bradford, enregistrant un des premiers sinon le premier disque de "protest-song dĂ©diĂ© Ă la stature du boxeur Harry Wills, qui fut volĂ© de son incontestable victoire, rend du mĂȘme coup, hommage Ă ce corps qui rĂ©siste et lâemporteĂ·âŠâŠ clandestinement [1]. Câest du corps que cette musique retrouve et recrĂ©e en brassant par cette dĂ©sinvolture que seule permet la nĂ©cessitĂ© collective, song, jazz et blues. Corps de lâesclave, corps du baptisĂ© que secoue la transe religieuse, corps que captent les anciennes magies, ces sortilĂšges qui se rendent maĂźtres des puissances et des jouissances de la mort, mais corps aussi du spectacle. Et pourquoi le jazz aurait-il honte du sexuel et de lâexcĂšs dâimprovisation et de style, lui qui est une musique de survivants, nĂ©e dans les bouges, les tripots ou les bordels Ă la mode de la Nouvelle-OrlĂ©ans, de Kansas City ou de New York ? Il y a un rapport net entre le jazz et les puissances de lâĂros qui fit de cette art lâĂ©cran projectif le plus somptueux que lâOccident ait jamais pu sâoffrir en matiĂšre dâ grande musique noire amĂ©ricaine est un acte de mĂ©moire et de rĂ©sistance. Une crĂ©ation assise sur les chants religieux par lesquels les esclaves sâidentifiaient aux HĂ©breux captifs de Pharaon et libĂ©rĂ©s par MoĂŻse, sur les chants de travail oĂč survivent des traces des polyphonies africaines, nourrie du blues et de son effet de condensation et de contamination de gammes, du ragtime aussi, ce mouvement oĂč Noirs et Blancs syncopĂšrent des thĂšmes proches de la musique classique au reste lâun des plus grands crĂ©ateurs de ragtime, Scott Joplin, a composĂ© un opĂ©ra Treemonisha dont le livret raconte la lutte spirituelle dâune jeune Noire pour se dĂ©livrer des sortilĂšges de la magie destructrice !Le jazz a accompli un prodigieux un saut de cĂŽtĂ© par rapport au ragtime â mouvement qui sâest Ă©puisĂ© de lui-mĂȘme â en revenant aussi Ă la nature vocale de cette musique noire, nature soulignĂ©e par lâemploi de sonoritĂ©s Ă©tranglĂ©es, craintes ou pleurantes que faisaient entendre les sourdines des cornets et des trompettes de King Oliver, Tommy Ladnier ou Bubber Miley. Quant Ă la chanteuse de blues Clara Smith, elle Ă©tait prĂ©sentĂ©e dans une publicitĂ© phonographique de 1924 comme the Queen of the Moaners» la reine des gĂ©misseuses , ce qui fait brĂšche aussi dans la prĂ©sentation conventionnelle dâune musique sans grain, propre sur elle, lisse et bien aspect-lĂ du jazz a souvent Ă©tĂ© mal reçu par les industriels du show bizness amĂ©ricain qui prĂ©fĂšrent promouvoir lâersatz, la copie diluĂ©e dans le flon-flon ou le faux sĂ©rieux, Ă lâoriginal. Dans le mĂȘme temps, de nombreux fils des immigrations europĂ©ennes, riches de traditions musicales europĂ©ennes, se tournĂšrent sincĂšrement vers le jazz et furent, pour certains dâentre eux Eddie Lang, Don Murray, Bix Beiderbecke, Joe Venuti, Benny Goodman, Ziggy Elman, des passeurs» entre le jazz noir et dâautres traditions, europĂ©ennes savantes, italiennes populaires et musique Blue noteIl semble donc quâune analyse purement mĂ©tapsychologique ou musicologique de la chose Ă©crite et/ou jouĂ©e interdit de penser lâacte jazz comme affirmation dâun peuple qui ne se laisse plus dĂ©possĂ©der de son corps, en son rapport au beau, au vivant et Ă la mort. Un des faits majeurs qui rend compte de la persistance de lâesthĂ©tique africaine est lâexistence, dĂšs les formes les plus primitives du blues, de la Blue note, câest-Ă -dire l'Ă©lĂ©vation d'un demi ton du 3Ăšme degrĂ© de la gamme pentatonique mineure, qui est supposĂ©e rĂ©sulter de la superposition de deux modalitĂ©s de gamme, gamme diatonique occidentale classique et non diatonique africaine. Le blues est fondamentalement constituĂ© dâaccords de septiĂšme. Cette modulation Ă©tait certes connue aussi des musiciens classiques, elle est frĂ©quente chez FrĂ©dĂ©ric Chopin. Ce qui advient de neuf en musique avec et autour de la note bleue est une instabilitĂ© chromatique constitutive des liens Ă©troits, bien que non essentiels, entre blues et jazz. En effet, le blues canonique comporte trois accords de base tonique septiĂšme, â sous-dominante septiĂšme-tonique septiĂšme, â septiĂšme de dominante-tonique septiĂšme. La septiĂšme de dominante appelle bien lâaccord de tonique parfait mais câest pour le rabaisser dâun ton, de sorte que cette tonique lĂ ne se trouve plus au mitan de la construction, ni Ă sa fin. Une succession de septiĂšmes produit toujours un chromatisme indispensable Ă la couleur» jazz. Du moins dâavant le be- bop qui dĂ©trĂŽne la septiĂšme de d o m i n a n t Controverses sur lâimprovisationLes premiers improvisateurs jouaient davantage de lâornementation et de la paraphrase Oliver, CĂ©lestin, Rena, Baquet, Picou, Piron, Dodds, Noone, SimĂ©on. Le passage du musicien prenant un solo au soliste de jazz Ă part entiĂšre fut dĂ©cisivement accompli par Louis Armstrong, puis par Bix Beiderbecke et Red Allen, tous trois trompettistes. Câest bien Louis Armstrong qui a ouvert la voie au jazz soliste dĂšs 1926, dans ses enregistrements du Hot five orchestre du studio et qui lui a donnĂ© avec West end Blues et Thight like this une direction et une ampleur sans prĂ©cĂ©dent, deux annĂ©es aprĂšs son groupe avait alors pour nom Hot Seven.Du moment oĂč nous parlons de jazz», les clichĂ©s sâaccumulent. Et celui de lâimprovisateur inspirĂ©, nĂ©cessairement inspirĂ©, marchant Ă lâaveuglette dans une semi-transe, devient plus quâun clichĂ© une essentialisation idĂ©ologique de la musique de jazz. Lâaccent mis sur lâimprovisation fait miroiter une scĂšne primitive oĂč surgissement du son et surgissement du monde se jettent, dâun mĂȘme jet et dâun mĂȘme souffle, au-dessus du vide. Libre, vraiment lâimprovisateur ? Le jazz nâest pas un art sans contraintes. Et la mystification de lâimprovisation rĂ©duite Ă une marque de fabrique et Ă quelconque label dâ authenticitĂ© » sonne faux. Combien de rĂ©unions anthologiques de musiciens, poussĂ©s sur la scĂšne de trop de festivals par les Ă©curies discographiques dont ols sont les poulains ou les chevaux fourbus, se sont rĂ©vĂ©lĂ©es de vĂ©ritables dĂ©sastres, sans sĂšve, sans tendresse, sans lumiĂšre! Mais encore Clark Terry nous explique comment le rĂȘve des racines en jazz reste bien Ă©loignĂ© de toute pĂ©trification musĂ©ographique Chez Ellington, il y avait les individualitĂ©s les plus dissemblables, mais il savait les utiliser en groupe aussi bien quâen soliste. Il avait le talent de faire jouer les gens comme il le souhaitait, par exemple pour A drum is a woman [2]. Il me dit âeh sweetie [3], je voudrais que tu fasses le portrait de Buddy Bolden [4]. Tu es Buddy Bolden. Ce gars aimait les belles femmes, les beaux vĂȘtements. Il avait une sonoritĂ© tellement puissante que lorsquâil sâaccordait on pouvait lâentendre depuis lâautre rive du fleuve. Il savait jouer de belles inflexions, travailler la note, il aimait les altĂ©rationsâ. Alors jâai jouĂ© Buddy Bolden et le Duke mâa dit âCâest tout Ă fait ça !â » Jazz Hot, n° 335, p. 17.La naissance puis lâĂ©popĂ©e du jazz câest aussi et encore celle de la collectivitĂ© qui assume et marque les formes, les valeurs et les rythmes. En ce sens le jazz cĂ©lĂšbre une survivance et un surgissement, celui dâune conscience qui surmonte ce qui avait effet de lâanĂ©antir, de la retirer sans rĂ©mission de la scĂšne de lâhistoire. Il cĂ©lĂšbre par les ruses de lâimprovisation un Ă©cart, un autre chant, un clair obscur. De sorte quâil nâest pas de jazz sans rapport Ă la remise en jeu dâun originaire, dâun noyau originaire qui serait parlĂ© par le lâimprovisation, ce maĂźtre mot qui fige les dĂ©bats, quâen dire encore ? Quâon mâautorise un parallĂšle avec ce que le surrĂ©alisme a su capter de la psychanalyse. Le jazz, parce quâil y a improvisation, trouvailles et dĂ©placements de traces, renvoie Ă une traversĂ©e de lâĂ©paisseur des mĂ©moires et des rĂȘves. Un rĂ©el mĂ©morial y insiste dans la cĂ©lĂ©bration immĂ©moriale du surgissement du cri, de la fĂȘlure, du rythme et du son. L'improvisation â qui est essentielle au jazz â a peu Ă peu Ă©voluĂ© d'un jeu basĂ© sur les harmonies d'un thĂšme Ă l'intĂ©rieur d'un cadre rigoureux vers une libertĂ© absolue qui peut l'identifier Ă une forme dâĂ©criture automatique avec Ă©videmment les risques de panne, de bavardage, de ressassement que contient ce genre dâexercice. Les premiers improvisateurs jouaient davantage de lâornementation et de la paraphrase Oliver, CĂ©lestin, Rena, Dodds, Noone, SimĂ©on. Le passage du musicien prenant un solo au soliste de jazz Ă part entiĂšre fut dĂ©cisivement accompli par Louis Armstrong, puis par Bix Beiderbecke et Red Allen, tous trois trompettistes. Câest bien Louis Armstrong qui a ouvert la voie au jazz soliste dĂšs 1926, dans ses enregistrements du Hot five orchestre du studio et qui lui a donnĂ© avec West end Blues et Thight like this une direction et une ampleur sans prĂ©cĂ©dent, deux annĂ©es LibertĂ© libertaire sans du passĂ© faire table raseLĂ encore les termes nous piĂšgent. Il nâest pas jusquâĂ la libertĂ© du free jazz qui nâaille sans un souci affirmĂ© et le plus souvent abouti de thĂ©ories et de recherches La culture musicale de CĂ©cil Taylor, la rigueur thĂ©orique et la fertilitĂ© des expĂ©rimentations du saxophoniste Anthony Braxton ne sont plus Ă souligner. Le lĂącher-prise du free-jazz casse des codes esthĂ©tiques contraignants, il nâinvite pas au nâimporte quoi. Lâinitiateur de ce courant fort important au plan de la dĂ©claration esthĂ©tique et politique des communautĂ©s afro-amĂ©ricaines, Ornette Coleman, a Ă©crit une symphonie Skies of America pour grand orchestre avec sa thĂ©orie quâil baptisa harmolodique et qui vise Ă Ă©tendreau plus les polyrythmies et les polytonalitĂ©s. Il est clair que lâimprovisation sans culture nâa jamais donnĂ© de rĂ©sultats satisfaisants ni rien qui ait pu faire Ă©cole et transmission au sein du continent jazz. que seuls des amas de prĂ©jugĂ©s peuvent rĂ©duire Ă des happenings primitifs et spontanĂ©s. Aussi pourrions nous repĂ©rer des Ă©pisodes de lâimprovisation en jazz qui feraient intervenir plusieurs paramĂštres dont les plus dĂ©cisifs seraient a Le rapport aux thĂ©ories musicales et Ă la culture musicale rythmique et harmonique de lâ Le lien entre lâimprovisation et lâĂ©criture encore une fois il faut insister sur le fait que les musiciens les plus inventifs peuvent ĂȘtre davantage inspirĂ©s en Ă©tant soutenus par une partition soignĂ©e, parfois taillĂ©e Ă leur intention, comme câest le cas pour Duke Ellington ou Gil Evans, quâen dĂ©fiant pour la Ă©niĂšme fois les mĂȘmes collĂšgues sur des standards Ă©culĂ©s ou sur la gamme canonique du blues.c La valeur subjective de lâacte dâimproviser, ce grand duel avec la partie la plus libre de soi-mĂȘme. Coltrane jouant My favorite thing, cette valse sympathique et Ă©culĂ©e, en fit lâun de ses espaces sonores les plus intimes auquel il fut des plus fidĂšles, allant du chantant des premiĂšres versions Ă la vĂ©hĂ©mence explosĂ©e des ultimes saxophoniste J. L. Chautemps Ă©crit Je vois la musique comme une exploration de l'inconscient, une sorte de psychanalyse. Il faut couler toujours plus loin dans l'Ă©paisseur du rĂȘve ». Jazz Hot, n°187, p. 18. Aussi bien voit-on que les crĂ©ateurs de jazz ne font pas assumer Ă cette musique la fonction de genre anti-genres » spĂ©cifique de lâidĂ©ologie postmoderne du mĂ©tissage gĂ©nĂ©ralisĂ©, de lâabsence de hiĂ©rarchisation des valeurs esthĂ©tiques ou artistiques, elle nâillustre pas une sorte de logique de lâinstant contre le poids de lâhĂ©ritage et de la tradition. Si leur combat a eu un sens câest bien dans celui de rendre vivante une tradition en la faisant pĂ©riodiquement Ă©merger de dessous les travestissements commerciaux oĂč elle se relĂ©guait au prix de ne se grimer que De lâinactuelle urgence, actuellement nĂ©cessaire ou bref hommage aux passeurs »Aussi bien voit-on que les crĂ©ateurs de jazz ne font pas assumer Ă cette musique la fonction triste dâun genre anti-genres» spĂ©cifique de lâidĂ©ologie postmoderne du mĂ©tissage gĂ©nĂ©ralisĂ©, de lâabsence de hiĂ©rarchisation des valeurs esthĂ©tiques ou artistiques, lâimprovisation en jazz nâillustre pas une sorte de logique de lâinstant contre le trĂ©sor de lâhĂ©ritage et de la tradition. Si leur combat a eu un sens câest bien dans celui de rendre vivante une tradition en la faisant pĂ©riodiquement Ă©merger de dessous les travestissements commerciaux oĂč elle se relĂ©guait au prix de ne se grimer que les passeurs, sâils ne sont pas lĂ©gion, traversent pour certains toute lâhistoire du jazz quâils portent sur leur dos et Ă©voquent dans leur souffle. Tel un Atlas noir, Coleman Hawkins porte la planĂšte jazz de Fletcher Hendersons Ă Sonny Rollins, en passant par Miles, Monk, Bud Powel ou Fats Navarro. Mais dĂ©jĂ King Oliver ce nâest plus tout Ă fait cette Nouvelle-OrlĂ©ans que lâon entend encore en 1927 chez Papa CĂ©lestin ou Louis Dumaine. En fondant le jazz enregistrĂ© il rend crĂ©pusculaires les fanfares louisianaises et sâenvole pour un solo serrĂ©, vĂ©hĂ©ment, dans son Dippermouth Blues, solo qui ne trouve Ă la mĂȘme Ă©poque dâĂ©quivalent que dans lâinquiĂ©tude lyrique dâun Tommy Ladnier sculptant ses phrases, lui aussi Ă la trompette bouchĂ©e, dans un Play that thing de lĂ©gende. Le pianiste, compositeur et chef dâorchestre, Jelly Roll Morton rĂ©invente la Louisiane et fait danser en elle le poivre de lâEspagne et rougir le sucre de la culture crĂ©ole. Bix Beiderbecke, cet enfant de lâimmigration allemande le jazz a toujours Ă©tĂ© accueillant aux exilĂ©s, pleure de joie, dâĂ©motion et de ferveur devant Bessie Smith et Armstrong, et se passionne Ă©galement pour Debussy, Ravel et GrofĂ©. Il invente ce qui sera plus tard le jazz cool, celui du second Miles et de Chet Baker â et nous ne sommes pas encore en jazzman est un producteur dâinnovations, dâoĂč la rĂ©alitĂ© de cette musique trop souvent rĂ©duite Ă la mĂ©canique de son supposĂ© prĂ©-carrĂ© improvisation et ancrage sur le blues, mais de fait musique de musiciens pour musiciens toujours Ă la tĂąche de repenser la tradition et dâinscrire cette crĂ©ation continuĂ©e dans un dialogue avec les autres bouleversements musicaux que connaissent les musiques de la aventure du jazz en dialogue date depuis prĂšs de quatre-vingt ans. La nouveautĂ© profonde du Sacre de Stravinsky et les quasi Ă©meutes qui suivirent la premiĂšre prĂ©sentation de cette Ćuvre Ă Paris, en 1913, aidĂšrent sans doute Ă lâacceptation et Ă la comprĂ©hension du jazz en France. Darius Milhaud, que son amie Yvonne Georg emmĂšne Ă Harlem, y achĂšte lĂ les disques de la premiĂšre compagnie phonographique dâimportance destinĂ©e au public noir, les Black Swann on y trouvait les enregistrements du pĂšre des grands orchestres de jazz, Fletcher Henderson et ceux de la chanteuse Ethel Waters. On connaĂźt la pense que ce dont le jazz a le plus besoin est cette confrontation renouvelĂ©e avec les expĂ©rimentations musicales les plus actuelles. Il sâĂ©tiolerait Ă se fondre dans une world music oĂč, rĂ©duit Ă ses stĂ©rĂ©otypes, il se figerait dans une actualitĂ© de mode sans Ă©paisseur, sans mĂ©moire et sans bien pensant de cette dĂ©rive qui a toutes les faveurs dâun public amnĂ©sique ou inaverti permet au moins de poser une problĂ©matique essentielle. On supposera que chaque Ă©poque a pu donner naissance Ă des expressions abouties, des synthĂšses admirables de ce qui Ă©tait antĂ©cĂ©dent ou Ă©pars dans la contemporanĂ©itĂ© oĂč elle se sont produites, ce pourrait ĂȘtre le cas » de Bach en classique ou de Fats Waller, ce pianiste de jazz qui a produit la synthĂšse la plus riche du blues, du ragtime, du stride »[5] et du swing., mais aussi Ă des crĂ©ateurs qui, explorateurs de lâintermĂ©diaire et de lâencore indĂ©cis, sont des passeurs vers un autre monde esthĂ©tique. LĂ me vient Ă lâesprit lâĆuvre dâune Barbara Strozzi ou dâun Orlando Gibbons, et en jazz, la musique jungle de Duke Ellington, lâitinĂ©raire dâun Eric Dolphy ou dâun Ornette Coleman, et lâĆuvre entiĂšre de John Coltrane. Ce qui est mortel en musique est la rĂ©duction dâune crĂ©ation Ă des recettes et des formules qui sont ressassĂ©es jusquâĂ lâusure sans le moindre souci de dĂ©passement. Le jazz souffre beaucoup de sa rĂ©duction Ă des procĂ©dĂ©s et Ă des clichĂ©s. Combien de sous-Miles Davis ! combien de copiste besogneux sans souffles et sans Ă©lans ! Et lĂ oui il y a une hiĂ©rarchie Ă faire entre la crĂ©ation et la redite. Penser lâactualitĂ© du jazz câest aussi ne rien vouloir distendre du lien exigeant et amoureux entre expĂ©rimentation et improvisation, entre ombre et lumiĂšre, entre Ă©criture et Ă©vĂ©nement. Certaines crĂ©ations sont-elles encore promises Ă la longue durĂ©e ? Je compterai pour ma part encore beaucoup sur les effets en musique des thĂ©oriciens comme Ornette Coleman et Anthony Braxton, je lâai assez dit. Il me semble aussi que la grande leçon du risque improvisĂ© en promesse dĂ©jĂ chez King Oliver, portĂ©e Ă son incandescence chez Ayler peut se continuer chez le saxophoniste David S. RepĂšresHenry Red » Allen 1908-1967Fils dâun fameux leader dâorchestre de parade de la Nouvelle-OrlĂ©ans, ce trompettiste, repĂ©rĂ© par King Oliver, sâaffirme dĂšs la fin des annĂ©es 1920, comme un novateur de premier plan, jouant sur des sonoritĂ©s contrastĂ©e, des stridences aux murmures, et usant de rythmes asymĂ©triques. Il fut aussi un chanteur expressif. Patrol Wagon Blues, 1930, I cover the Waterfront, 1957, Tuxedo Junction â avec Kid Ory, 1959. A redĂ©couvrir dâ Satchmo » Armstrong 1901-1971La jeunesse agitĂ©e de ce trompettiste lui doit dâavoir Ă©tĂ© Ă©duquĂ© aux subtilitĂ©s des arts de parade par un instrumentiste Ă©mĂ©rite et professeur dans un Institut de rééducation de jeunes dĂ©linquants ; il a ensuite Ă©tĂ© formĂ© par King Oliver aux fondamentaux du Jazz Nouvelle-OrlĂ©ans. Louis Armstrong a fondĂ© la dimension de lâimprovisation en jazz. Il apparaĂźt dâemblĂ©e comme extrĂȘmement en avance sur son temps dĂšs ses rares solos enregistrĂ©s au sein du CrĂ©ole Jazz Band de son maĂźtre Oliver Chimes, Riverside Blues, 1923. Il enrichit son langage rythmique et harmonique chez Fletcher Henderson, en 1924, comme le firent aussi Coleman Hwakins pour le saxophone et Jimmie,Harrison pour le trombone. Magnifique accompagnateur de chanteuses de blues Saint Louis Blues avec Bessie Smith, 1925, il prend le risque de mettre en places deux petits ensembles de studios les Hot Five, puis les Hot Seven, de 1925 Ă 1927 Cornet Chop Suey, 1926, West end Blues et Thight like this, 1928 dans les cadres desquels il sâinvente comme soliste de jazz. Passera ensuite par de longs sĂ©jours dans des grands orchestres dont celui de Luis Russel avant de recomposer en 1947 un petit combo, ses All-Stars oĂč brillent des individualitĂ©s quâon ne saurait cantonner dans le seul registre du jazz classique de la Nouvelle-OrlĂ©ans Earl Hines, Barney Bigard, Trummy Youg, ou Big Sid Cattlet, ce dernier est le parangon du batteur swing et au sein duquel il grave quelques concerts dâanthologie Boston, 1947. Il fut un des chanteurs les plus Ă©mouvants de toute lâhistoire de la musique afro-amĂ©ricaine Back Oâ Town Blues, 1946. Un des vrais fondateurs du Ayler 1936-1970Amplement nourri des traditions blues et rythmâand blues, ce saxophoniste mĂ©tĂ©orite, saluĂ© Ă ses dĂ©buts par un des plus classiques instrumentistes qui soit Don Byas, est le souffle mĂȘme du jazz free. En son jeu coagulent et renaissent la musique des Ă©glises noires, des orchestres de parade, des premiĂšres improvisations Nouvelle-OrlĂ©ans. Poignant, crĂ©atif et sincĂšre, son art rĂ©capitule sans emphase encyclopĂ©dique toute lâhistoire et la prĂ©histoire du jazz, emportant avec lui cet hĂ©ritage vivant dans des risques oĂč jamais la spiritualitĂ© et lâĂ©lan vital ne se trouvent mis en arriĂšre-plan. Sans doute un des musiciens le plus nĂ©cessaire pour entendre les musiques qui ont fait le jazz et pour pressntir ce que pourrait ĂȘtre un futur possible pour cette musique Tout chez lui est Ă Ă©couter, on pourra commencer Ă faire connaissance avec sa sonoritĂ© formidable en entendant Bells 1965. A en la personne du français Daunik Lazro un disciple de premier ordre, intransigeant et Bismark Bix » Beiderbecke 1903-1931Issu de lâimmigration allemande et nĂ© dans une famille de musicien, ce pianiste prĂ©coce sâinvente Ă 15 ans une technique de cornet Ă piston peu orthodoxe. Vite saisi par le virus du jazz nouvelle-orlĂ©ans,, Ă lâĂ©coute des musiques jouĂ©es sur les bateaux Ă aubes qui remontent le Mississippi, il fera ses classes musicales Ă lâAcadĂ©mie militaire de Lake Forrest. DĂšs ses premiers enregistrements au cornet Ă piston avec un groupe dâĂ©tudiants Les Wolverines, il fait valoir ses principales qualitĂ©s et caractĂ©ristiques jeu doux, vibrant, sensible Jazz me blues, Tiger rag, 1924. Auditeur passionnĂ© des grands jazzmen noirs du Chicago, il aurait participĂ© Ă une improvisation collective de lĂ©gende avec Louis Armstrong. Son grand commensal et partenaire musical est le saxophoniste Frank Trumbaueur. A eux deux, dĂšs 1926, ils prĂ©figurent le jazz cool » Singinâ the blues, 1927 qui fut plus tard revendiquĂ© par Lester Young. Il a souvent enregistrĂ©, excellemment entourĂ© de musiciens blancs qui, tous, ont contribuĂ© Ă dâessentielles Ă©volutions stylistiques et techniques de leurs instrument, Eddie Lang, pour la guitare, Joe Venuti pour le violon, Don Murray pour la clarinette, Bill Rank pour le trombone, Lennie Hayotn pour le piano et les arrangements, Jimmy Dorsey pour la clarinette Sorry, 1927, Bessie couldnât help it, 1930. Sera engagĂ© dans lâorchestre de jazz symphonique que dirige Paul Whitheman, figure chaleureuse et humaniste dâun jazz ampoulĂ© et accommodĂ© dans toutes les sĂ©ductions syncrĂ©tiques et commerciales possibles, mais accouchant de rares rĂ©alisations belles et rigoureuse oĂč lâĂ©criture de lâarrangeur Bill Challis brille dans dâopportunes miniatures pour trompette et grand orchestre qui permettent Ă Bix de livrer le meilleur de lui-mĂȘme Lonely melody, 1928. PassionnĂ© des harmoniques quâapportent les musiques europĂ©ennes de son temps Debussy, il a enregistrĂ©, pour le piano, un manifeste esthĂ©tique dâavant-garde In a Mist, 1927.Leon Albany Barney Bigard 1906-1980Clarinettiste. AprĂšs des dĂ©buts vaseux chez King Oliver se rĂ©vĂšle chez Duke Ellington dĂšs 1927. Grave en 1929 des trios de lĂ©gende avec le pianiste Jelly Roll Morton dont Turtlle Twist. FlexibilitĂ©, Ă©motion, jeu bluesy, swing⊠, Bigard est sans doute avec Bechet et Dodds un des meilleurs clarinettistes de jazz dont tout le talent a Ă©tĂ© mis en valeur par de mini concertos arrangĂ©s par le gĂ©nie dâEllington Clarinet Lament, 1936. Ce quâil a enregistrĂ© aprĂšs avoir quittĂ© la phalange ellingtonienne est trĂšs inĂ©gal, mis Ă part son premier passage rayonnant chez Louis Armstrong, de1947 Ă 1955 Do you Know what it means to miss New-Orleans, 1947.Anthony BraxtonCe compositeur et musicologue, jouant de tous les saxophones est nĂ© en 1945. Avec CĂ©cil Taylor il reprĂ©sente la pointe extrĂȘme et nĂ©cessaire du dialogue entre jazz et musique occidentale dâavant-garde, au point que devant une telle exigence les Ă©tiquettes chutent dâelles-mĂȘmes. Une haute idĂ©e de lâimprovisation servie par une culture musicale colossale. Loin des modes et des esbroufes, son art est une exploration rigoureuse des combinatoires des espaces sonores, des interlocutions de timbres et dâharmoniques. Composition n° 147, 1898Ornette ColemanCe compositeur, saxophoniste et violoniste est nĂ© en 1930. Lyrique et animĂ©e dâune Ă©nergie irrĂ©sistible, son art gĂ©nĂ©reux faits de petits airs qui sâenchevĂȘtrent dans des tapisseries musicales audacieuses, rĂ©vĂšle une passion pour la libertĂ© impatiente qui fulgurait dĂ©jĂ chez Charlie Parker. Amateur et promoteur de nombreuses rencontres musicales, avec des musiciens traditionnels, des stars du Rock, etc. il a en 1960 tentĂ© une expĂ©rience fort probante dâenregistrer deux quartets se rĂ©pondant entre eux, chacun formĂ© dâun saxo, dâune trompette,dâune basse et dâune batterie. Câest Free-Jazz, paru chez Atlantic. John Coltrane 1926-1976Ancien sideman de Johnny Hodges et Miles Davis, ce saxophiniste et chef dâorchestre sâimpose comme le plus important musicien de lâaprĂšs-bop. Par de grandes improvisations tonales et modales il bouleverse le langage du jazz. Adepte dâune communication avec dâautres musiques dont, surtout la musique indienne, il est le musicien de la quĂȘte et de lâabsolu. My favorite things, versions de 1960 et de 1967 â the Olatunji concert, Ascencsion, 1965, Expression, 1967Dewey Miles Davis 1926-1991Ce trompettiste qui dĂ©buta aux cĂŽtĂ©s de Charlie Parker Donna Lee, 1947 reste une star, son jeu, pourtant, est encore mal connu. Prestidigitateur pudique ou grandiloquent, maĂźtre des silences, des dĂ©rapages et des fulgurances, cet artiste a tentĂ© de nombreuses expĂ©riences musicales en Ă©chappant Ă toute rĂ©duction taxonimique. Avec cela quâil ressemble un peu Ă ces trains de théùtre qui donnent lâillusion du mouvement du moment que bouge, derriĂšre eux, le dĂ©cor. Il lui arrivait d'utiliser les modes grecs pour composer.. Il prĂ©fĂ©rait, par exemple, aux gammes mineures mĂ©lodique et harmonique le mode Dorien Ă©laborĂ© Ă partir du 2Ăšme degrĂ© de la gamme majeure. Sa sonoritĂ© feutrĂ©e et sĂ©duisante sera durcie par la rĂ©verbĂ©ration quâapportent les Ă©lectrisations. VĂ©ritable crĂ©ateur du jazz-rock et seul, avec le batteur Tony Williams, a donnĂ© quelque Ă©lan Ă ce courant vite Ă©puisĂ©, Miles a passĂ© son temps Ă se chercher et Ă nous sĂ©duire⊠sans que son retour, dans les annĂ©es 1980, au-devant dâune scĂšne conquise dâavance nâait apportĂ© quoi que ce soit de dĂ©cisif. Son parcours avec Gil Evans est de toute subtilitĂ© et de toute sĂ©duction, mais câest dans les albums Britches Brew 1969 et Agharta 1975, quâon le sent le plus concernĂ©, le plus indispensable et le plus libre. Johnny Dodds 1892-1940Clarinettiste. DĂ©bute ses classes en 1920 avec King Oliver. Est de toutes les formations majeures du jazz Nouvelle-OrlĂ©ans recomposĂ© et mĂ»ri Ă Chicago King Oliver Creole Jazz Band, King Oliver Syncopators, Jelly Roll Morton Red Hot Peppers, Louis Armstorng Hot Five et Hot Seven. Son jeu se caractĂ©rise par un profond sens du blues, un lyrisme pudique et fier, une attaque dĂ©cisive dans les aigus et une sonoritĂ© profonde dans les graves. IndĂ©passable dans lâart du contrepoint lors des improvisations collectives. Ă Ă©couter Perdido Street blues, 1926, Wild man Blues avec le trompettiste Charlie Shavers, 1938Edward Kennedy Duke » Ellington 1899-1974,Pianiste et chef dâorchestre, Compositeur. CrĂ©ateur de lâesthĂ©tique du grand orchestre de jazz, pianiste influencĂ© par lâĂ©cole de Harlem des annĂ©es 1920 James P. Johnson, Fats Waller, Willie Smith the Lion » et Ă©voluant vers un style plus sobre et plus incisif, davantage audacieux harmoniquement. On se reportera aux morceaux citĂ©s, tĂ©moignages de sa premiĂšre pĂ©riode, dite jungle » caractĂ©risĂ©e par un alliage entre la raucitĂ© des cuivres que vocalise lâusage omniprĂ©sent de sourdines en caoutchouc et la douceur des saxophones. Une pĂ©riode plus tardive 1939-1941 est considĂ©rĂ©e comme lâapogĂ©e de lâart de Duke Ellington, pĂ©riode marquĂ©e par une plus grande flexibilitĂ© Ko-Ko, Jack the Bear, Bleu Serge. DĂšs le milieu des annĂ©es 1950, le Duke revient sur sa carriĂšre et met Ă jour son rĂ©pertoire. Il a su appeler prĂšs de lui des figures dâavant-garde A. Shepp ou E. Jones ou enregistrer avec dâautres dont John Elmore Gil Evans 1912-1988Ce pianiste arrangeur et chef dâorchestre , autodidacte a Ă©mancipĂ© la traditionnelle et efficace organisation par sections de cuivres et dâanches du grand orchestre de jazz due Ă Fletcher Henderson et Don Redman. Il a de plus inventĂ© des alliages sonores en mettant en valeur des instruments jusquâĂ lui inusitĂ© en jazz cor hautbois, tuba. Ses toiles sonores, hautement intelligentes et sophistiquĂ©es, sont des Ă©crins quiaident les improvisateurs Ă aller de plus en plus loin dans la prise de risque et le dialogue avec la masse orchestrale, tout autant. A longtemps prĂȘtĂ© main forte Ă Miles Davis albums Miles ahead », 1957, Sketches of Spain », 1959. TrĂšs beau travail avec Steve Lacy Ă la toute fin de sa vie Reincarnation of a love bird 1987Coleman Bean » Hawkins 1904-1969Saxophoniste. Muni dâun trĂšs bon bagage musical, fait partie de lâorchestre de son collĂšge. Membre rĂ©gulier de lâorchestre de Fletcher Henderson de 1922 Ă 1934. Divers sĂ©jours en Europe oĂč il rencontre Django Reinhardt et enregistre avec lui Honeysuckle Rose, 1937. De retour aux USA bouleverse tous les jazzman par son interprĂ©tation de Body and Soul 1939 oĂč sa sonoritĂ© achĂšve de devenir pulpeuse au service dâun lyrisme impĂ©rieux. Il saura entendre la rĂ©volution bop et lâaccompagner, en enregistrant, par exemple, un duo avec Sony Rollins, en 1963 dont Just Friends et SummertimeFletcher Henderson 1897-1952Le pĂšre incontestĂ© de tous les grands orchestre de jazz. Ce pianiste discret, subtil accompagnateur des grandes chanteuses de jazz et de blues de son Ă©poque E. Waters, C. Smith, B. Smith, a formĂ© son premier grand orchestre au dĂ©but des annĂ©es 24. La plupart des grands solistes des annĂ©es 20 et 30 frĂ©quentĂšrent ses phalanges Louis Armstrong aprĂšs avoir quittĂ© King Oliver, Rex Stewart, Red Allen Roy Eldridge, Tommy Ladnier, Joe Smith, mais aussi et encore Benny Carter, Don Redman et Coleman Hawkins, jusquâau bopper Art Blakey. Sa phalange Ă©tait un lieu dâexpĂ©rimentation au sein de laquelle les instrumentistes, stimulĂ©s par le fait de jouer en sections importantes, eurent Ă cĆur de faire Ă©voluer leur technique instrumentale et le rĂŽle mĂȘme de leur instrument, que ce soit les saxophonistes Coleman Hawkins et Benny Carter, le tromboniste Jimmie Harrison, les trompettistes Louis Armstrong et Rex Stewart ou le batteur Kaiser Marshall. A cĂŽtĂ© de Duke Ellington, et un peu avant lui, Henderson a inventĂ©, avec ses sidemen Don Redman et Benny Carter les arguments classiques de lâarrangement jazz jeu en section, prĂ©paration des solos par un tissus orchestral ad hoc. Copenhagen en 1924 montre comment le langage orchestral proposĂ© permet Ă Louis Armstrong de faire Ă©voluer rapidement son bagage rythmique, les chefs dâĆuvre abondent au sein desquels nous indiquerons Figety Feet 1926, Queer notions 1933, Christopher Colombus 1934. Une foule immense suivit son cercueil, Ă Harlem New York CityPaul Gonsalves 1920-1974En 1956, lors du festival de jazz de Newport, le saxophoniste tĂ©nor Paul Gonsalves qui jouait avec lâorchestre de Duke Ellington donnant pleine extension Ă son rapport au temps dĂ©tachĂ© et fluide, semblant parfois pressentir ce qui pourra se dĂ©rouler un paquet de mesures Ă lâavance, a confiĂ© Ă la cire une des improvisations les plus libres, les plus fluides et les plus lunaires de toute lâhistoire du jazz The diminuendo and the Crescendo in Blues . Lâoreille attentive pourra entendre, dans le lointain de cet enregistrement, les grommellements approbateurs puis enthousiastes du Duke lui-mĂȘme. CitĂ© par le saxophoniste de free jazz David Murray comme une de ses influences Guy 1897-1971Ce banjoĂŻste a vĂ©cu toute sa carriĂšre dans lâorchestre du Duke ». A contribuĂ© par son tempo solide et plein dâallant a la rĂ©ussite des premiers climats jungle de lâ Billie Holiday 1915-1959Chanteuse, de loin la plus envoĂ»tante de toutes les conteuses jazz. SensualitĂ©, fragilitĂ©, expressivitĂ© souveraine font de son art lâexemple mĂȘme de la force Ă©motionnelle en jazz. Billie qui Ă©tait plus le blues quâelle ne lâa chantĂ© a trouvĂ© dans le saxophoniste Lester Young son plus digne chevalier servant, Ă hauteur dâinspiration lâun de lâautre. Bien quâelle ne lâait pas créée, elle a su sâapproprier une composition dâun rĂ©alisme poignant Ă propos du lynchage public de noirs aux USA par les racistes blancs du Sud du pays Strange fruit, 1939, thĂšme qui sera bien repris aussi par S. Bechet accompagnĂ© du pianiste Willie Smith The Lion », deux ans plus tard.Thomas Tommy » Ladnier 1900-1939Avant de confirmer sa classe dans lâorchetre de Fletcher Henderson de 1926 Ă 1928, ce trompettitte joue avec Olie Powers, Fate Marable et King Olivier. A voyagĂ© Ă la toute fin des annĂ©es 1920 et au dĂ©but des annĂ©es 1930 en Europe, notamment Ă Moscou, Londres et Paris. RedĂ©couvert au tout dĂ©but du mouvement revival » du jazz Nouvelle-OrlĂ©ans, Ladnier a laissĂ© lâempreinte dâun jeu dĂ©pouillĂ©, nourri de blues, oĂč le poids de chaque note compte. Play that Thing, 1923, Dyinâ by the Hour âavec Bessie Smith, 1928, Really the Blues, 1938James Bubber Miley 1903-1932Ce trompettiste accompagne dĂšs lâĂąge de 18 ans la chanteuse Mamie Smith. LâĂ©coute du King Oliver Creole Jazz Band lui procure une rĂ©vĂ©lation. Il se passionne pour les sourdines et enregistre en solo accompagne par un orgue en 1924. Sera par la suite engagĂ© par Duke Ellington de 1924 Ă 1929, avec qui il grave les plus impressionnants morceaux de style jungle The Mooche, Black and Tan Fantasy, Creole love call, Blues I love to sing. Sa grande imprĂ©gnation du style et du tempo des musiciens de la Nouvelle-OrlĂ©ans se conjugue Ă un style droit issu du voicing des prĂ©dicateurs noirs du Sud des AprĂšs son dĂ©part de lâorchestre du Duke » est engagĂ© dans diverses formations dont celle de LĂ©o Riesmann, oĂč, pour des raisons de sĂ©grĂ©gation, il est astreint Ă jouer derriĂšre le rideau, lors que tous jouent sous le plein soleil des projecteurs ; il nâen gravera pas moins un ultime chef dâĆuvre What is this thing called love ? avec cet orchestre en janvier Jr. Charlie » Mingus 1922-1979Ce pianistes dĂ©licat et contrebassiste puissant, admirateur de Jelly Roll Morton et de Duke Ellington, dans lâorchestre duquel il a briĂšvement jouĂ©, a eu comme plus proches partenaires Eric Dolphy et Fats Navarro. Homme noir en colĂšre contre les injustices qui oppriment son peuple, Charles Mingus est un musicien engagĂ©. Câest un formidable catalyseur dâĂ©nergie, et un accompagnateur extrĂȘmement stimulant, sensible, audacieux. Nul nâa fait comme lui parler » la contrebasse. Blues and roots, 1959, Goodbye Porkpye Hat, 1977.Ferdinand Joseph Jelly Roll » Morton 1885-1941Pianiste issu du ragtime et crĂ©ole attentif Ă toutes les musiques de sa ville de Nouvelle-OrlĂ©ans, Jelly Rol, personnage de lĂ©gende, autant inventĂ© par le jazz quâil ne lâa inventĂ© a comme principal fait dâarmes et titre de gloire dâavoir complĂštement repensĂ© et orchestrĂ© le jazz de la Nouvelel OrlĂ©ans dans ses enregistrements des 1926 et 1927. cf article. Le pianiste a du charme, une main gauche encore pataude mais des talents infinis pour border et ciseler Ă la main droite. Fat Frances, 1929. Le musicologue Alan Lomax le sort dâun anonymat injurieux en 1938 et lui laisse Ă©voquer, pour le BibliothĂšque du CongrĂšs, seul devant son piano, sa façon de se souvenir du jazz naissant et de sa ville natale. Ce document irremplaçable est depuis peu soigneusement repiquĂ© sur CD. Joseph Irish Joe Tricky Sam » Nanton 1904-1946Ce tromboniste restera fidĂšle au Duke de 1926 jusquâĂ sa mort. Il fut lâun des plus grands crĂ©ateurs et stylistes du style jungle, usant dâune sourdine en caoutchouc, il tire de son instrument des sons proches de la voix humaine. TrĂšs grand sens de la construction des solos, Ă partir de formules mĂ©lodiques simples issues droites du blues. A marquĂ© de son style les deux Ă©poques les plus dĂ©cisives de la musique de Duke Ellington la pĂ©riode jungle 1916-1931 et le grand classicisme de lâannĂ©e 1940 Ko-Ko, Jack the BearJoseph King » Oliver 1885-1938Le grand ancĂȘtre de tous les trompettistes de jazz. Il a su, unifier toutes les composantes diverses des musiques de la Nouvelle-OrlĂ©ans en en proposant dans ses enregistremetns du Creole jazz Band, en 1923, secondĂ© par son cadet et respectueux disciple Louis Armstrong, une synthĂšse nostalgique qui a ouvert le jazz Ă lâĂąge des improvisations et des improvisateurs. Trompettiste et cornettiste sensible et lyrique Dippermouth Blues, 1923, il fut un remarquable meneur dâimprovisations collectives. TrĂšs juste accompagnateur des chanteurs et chanteuses de blues dont Sarah Martin et Texas Alexander Soliste de belle envergure il a confiĂ© Ă la cire des improvisations pudiques et sensibles dont Aunt Haggarâs Blues 1928, Bozo, 1928. Un des pionniers aussi du grand orchestre jazz Nelson Stomp, 1930. DĂ©laissĂ© puis ignorĂ© ce fondateur admirable est mort dans la misĂšre la plus Christopher Charlie » Parker 1920-1955Se reporter Ă lâarticle. Avec Armstrong et Coltrane un des plus grands improvisateurs sinon le pus grand en jazz. Co-fondateur avec Dizzy Gillespie du be-bop, mouvement rĂ©volutionnaire en musique que ce soit au plan des rythmes que des harmoniques.Hot House, 1945, Lover Man, 1946, Scrapple from the Apple, 1947, Leap Frog, 1950Jean-Baptiste Django » Reinhardt 1910-1953Sans nul doute avec Charlie Christian et Wess Montgomery, un des trois meilleurs guitaristes de jazz. LâoriginalitĂ© du manouche Django est dâavoir rĂ©ussi la fusion entre la musique afro-amĂ©ricaine et les traditions tziganes, sans folklorisme de circonstance. ArchĂ©type du musicien jouant dâoreille sans se repĂ©rer dans lâĂ©criture figure de ces musiciens dâinstinct qui ne furent pas lĂ©gion sa mĂ©moire musicale et sa culture harmonique sont confondantes. Improvisateur intarissable il sâest plutĂŽt Ă©mancipĂ© des ritournelles du jazz manouche quâil ne les accompagnĂ©es ou escortĂ©es. TrĂšs apprĂ©ciĂ© des musiciens noirs amĂ©ricains, grand rythmicien, accompagnateur infaillible, il a enregistrĂ© des faces de toute beautĂ© avec Coleman Hawkins, Benny carter ou Eddie South. Le grand dĂ©couvreur » de la guitare jazz. Minor Swing, 1937, Iâll see you in my dreams, 1939, Blues for Ike, 1953William Rex » Stewart 1907-1967Cornettiste. Sâil a jouĂ© dâabondance avant et aprĂšs son passage chez Duke Ellington, câest bien dans cet orchestre quâil a jetĂ© le meilleur de ses feux et a contrĂŽlĂ© sa virtuositĂ© bavarde. Ses solos oĂč il joue de notes mates et Ă©tranglĂ©es sont de toute logique et de toute beautĂ© Boy meets Horn, 1938 et plusieurs versions de concert de ce mĂȘme thĂšme.Clark TerryCe trompettiste, nĂ© en 1920, a fait ses classes chez le vibraphoniste Lionel Hampton, puis chez Count Basie Katy, 1949 avant dâĂȘtre engagĂ© par Duke Ellington A drum is a Woman, 1956, Lady Mac, 1957. A su conseiller Miles Davis qui lui vouait, en retour, une admiration sans failles. Beaucoup de swing, dâinvention et de musicalitĂ©, Clark Terry a su plus que quiconque allier tradition et modernisme. Son album Color Changes » 1960 le montre tout Ă son avantage pudique, inventif, exigeant et prodigieux bĂątisseur dâ Tristano 1919-1978Ce pianiste dâune agilitĂ© contrapunctique hors du commun et compositeur novateur a Ă©tĂ© un immense enseignant. Il a donnĂ© au jazz cool quelques unes de ses plus fortes exigences de rigueur et dâinvention rythmique et harmonique Requiem âfor Charlie Parker, 1955. Il y a une Ă©cole Tristano oĂč brille notamment le saxophoniste Warne Willie Young 1909-1959Saxophonitse et aussi clarinettiste. Ce natif de la Nouvelle-OrlĂ©ans fut engagĂ© dĂšs 1936 par Count Basie oĂč il bĂ©nĂ©ficie dâun environnement favorable en raison de la qualitĂ© des solistes et de la fluide soliditĂ© de la section rythmique. Se liant dâamitiĂ© avec Teddy Wilson puis Billie Holiday, il enregistre avec cette derniĂšre Travlinâ all alone- 1937 dont il est lâaccompagnateur le plus attentif et le plus stimulant. Son jeu, Ă©laborĂ© lors de son passage dans le grand orchestre de Count Basie 1936-1940 puis 1943 puis dans celui de Dizzy Gillespie 1943 est libre, cool, effaçant les diffĂ©rences entre temps fort et temps faible, et sâaffranchissant, dans ses improvisations, de la graduation programmĂ©e des accords. Cet artiste a eu une grand influence sur le ajzz des annĂ©es 1950, dit jazz-cool ». Son enregistrement de These Foolish Things 1945 est un des plus remarquables exemples dâimprovisation en jazz, le musicien prend appui sur les harmoniques mais sâĂ©loigne trĂšs rapidement de la pourtant trĂšs jolie mĂ©lodie Douville[1] Harry Wills, boxeur noir de trĂšs haut niveau actif dans les annĂ©es 1910 et 1920 doit combattre Jack Dempsey pour le championnat des poids lourds, mais le match fut annulĂ©, de crainte qu'aprĂšs Jack Johnson on consacre Ă nouveau un boxeur afro-amĂ©ricain. Les prĂ©jugĂ©s de race Ă©taient aussi trĂšs prĂ©sents dans le monde sportif. On se souviendra que la victoire de Jack Johnson sur Burns fut marquĂ©e par des agressions de meutes racistes blanches contre les noirs, et que ce formidable champion, qui commit le "crime" d'avoir Ă©pousĂ© une femme blanche dut,pour Ă©viter de faire de la prison pour cela, fuir au Canada, puis en France.[2] Un album avec donc de grandes parties Ă©crites.[3] Surnom de Clark Terry, surnom dâautres trompettistes Ă©galement dont Harry Sweets Edison chez Count Basie, puis Franck Sinatra[4] ConsidĂ©rĂ© comme lâun des premiers improvisateurs de jazz, nĂ© en 1877, ce trompettiste nâa pas laissĂ© de traces enregistrĂ©es dâune musique sans doute intermĂ©diaire entre le ragtime et le jazz Nouvelle-OrlĂ©ans, il Ă©tait rĂ©putĂ© pour sa puissance sonore, son sens du blues, son inspiration. Il est mort fou » et a passĂ© les vingt-quatre derniĂšres annĂ©es de sa vie dans lâasile psychiatrique de la Nouvelle OrlĂ©ans. Ă quoi pensait le grand trompettiste Red Allen lorsquâil lui rendit visite, et Ă quoi pensait aussi Louis Armstrong lorsquâil retrouva un bref moment, Ă la fin des annĂ©es trente, un King Oliver ruinĂ© et les dents tellement dĂ©chaussĂ©es quâil ne pouvait plus jouer de trompette ? Les dĂ©buts du jazz sont traversĂ©s par la mort et la folie, la ruine. Rien de la sinistre rigolade de fanfare que de misĂ©rables analphabĂštes aiment Ă produire en se croyant new-orlĂ©anais dans lâĂąme.[5] Art pianistique propre Ă Harlem oĂč la main gauche joue les fondamentaux de la base sur les temps pairs et un accord avec beaucoup de brisures et de variĂ©tĂ©s harmoniques en dixiĂšme sur les temps pairs. La main droite jouissant dâune libertĂ© virtuose
Le pianiste de jazz amĂ©ricain est paralysĂ© de la main gauche. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir », dit-il. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Responsable des "Livres du Soir" PubliĂ© le 22/10/2020 Ă 1600 Temps de lecture 4 min Keith Jarrett, câest une des icĂŽnes du jazz. Comme John Coltrane, Thelonious Monk ou Miles Davis. Il nous a captivĂ©s, fascinĂ©s, envoĂ»tĂ©s par ses prestations avec les nombreux musiciens avec lesquels il a jouĂ© Miles Ă©videmment, Charles Lloyd, Jack DeJohnette, Gary Peacock, Paul Motian, Charlie Haden, Jan Garbarek, Dewey Redman, Gary Burton, Freddie Hubbard, Art Blakey. Et ensorcelĂ©s et Ă©blouis par ses concerts en solo, les fameux Köln Concert, Vienna Concert, Paris Concert, Tokyo 96, Rio, Creation, Fenice, Munich, jusquâĂ ce Budapest Concert dont lâalbum sort le 30 octobre. Ecoutez-les bien. Et souvent. Car câest sans doute ce quâil restera de Keith Jarrett pour le futur il ne pourra plus jouer en concert, sa main gauche est paralysĂ©e. Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Avec cette offre, profitez de LâaccĂšs illimitĂ© Ă tous les articles, dossiers et reportages de la rĂ©daction Le journal en version numĂ©rique Un confort de lecture avec publicitĂ© limitĂ©e
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se dit pour un solo improvisé en jazz